L’équipe d’Attac Bruxelles m’invitait en novembre 2019 à une conférence sur le thème « la crise qui vient ». On était à la veille de la pandémie. Tous les signes d’une bulle financière étaient là: surendettement à tous les niveaux (entreprises, ménages, états), euphorie totale des bourses qui affichaient des scores historiques. Au moindre problème, on aurait droit à une crise financière. On ne savait pas d’où le problème arriverai – plusieurs options étaient discutées alors – mais finalement ce n’était pas le plus important.
Ce qui comptait ce jour-là et qu’on a essayé de mettre en discussion, c’était de savoir comment les mouvements sociaux se comporteraient cette fois-ci. Comment anticiper la possible faillite des banques et notre réaction pour que cette fois-ci, ce ne soient pas les Etats qui les sauvent (et donc que chacun.e de nous en paie le prix) mais bien ceux qui en ont les moyens, les créanciers des banques, les investisseurs qui ont parié et qui cette fois auraient perdu, les personnes les plus riches. Il nous intéressait d’autant plus de poser cette question qu’une part croissante de la population est invitée dans le grand jeu des marchés financiers, à travers une SICAV, une épargne-pension (ou plan de retraite complémentaire), une assurance-vie… Alors si les marchés financiers flanchent, si une grosse banque fait faillite, comment on fait pour faire le tri entre les créanciers et les investisseurs qui ont les moyens de supporter des pertes, et les autres? Est-il désirable de faire le tri? Comment compenserait-on les pertes de celles et ceux qui en ont besoin (par exemple: les retraites complémentaires de gens aux retraites minables et qui ont donc besoin de cet argent pour vivre)?
Ce sont toutes ces questions que nous voulions aborder.
Cette vidéo est un extrait (10 minutes) de la conférence. Elle explique comment une faillite bancaire peut survenir, et pourquoi les laisser tomber est aujourd’hui considéré comme inconcevable. C’est une invitation à (re)penser, à partir de là, les moyens de faire autrement et de reprendre le contrôle sur les banques.
Malheureusement, après cette conférence, nous n’avons pas pu poursuivre la discussion: la pandémie est arrivée et l’arrêt brutal des activités de production a été le déclencheur.
Les marchés ont flanché: en janvier, en février, c’était la panique. Alors un nouveau sauvetage a eu lieu, plus discret cette fois. Ce fut la premiere mesure prise par les gouvernements et les banques centrale contre les conséquences de l’épidémie en europe, avant même les confinements: soutenir les marchés financiers, empêcher que les banques ne fassent des pertes importantes, éviter leur faillite et la propagation de la crise.
Vous pouvez visionner l’intégralité de la conférence ici: https://www.youtube.com/watch?v=7TQ1VOoEYWk
Il nous faudra reprendre cette conversation, très bientôt… 🙂